mercredi 7 octobre 2015

Avis de lecteur - Un pétrin d'humanité...

5.0 étoiles sur 5Un pétrin d'humanité

 Ce septième tome d' "Amours Fragiles" est un chef-d’œuvre, une merveille, je l'ai lu deux fois à la suite, cela ne m'étonne pas que Tardi l'ait personnellement encensé.

Au début de 1944, Martin Mahner en fin de convalescence est muté au service d'un colonel à Berlin. Le week-end, il se rend souvent à Beelitz, dans la grande maison de la vieille famille prussienne de Fredi Ott, son ami. La mère est affectueuse, le père, vieux général de la Wehrmacht a démissionné à l'arrivée des nazis. Hilda, sa jeune soeur, est une ancienne communiste. Ils sont riches, mais sympathiques (c'est marrant, quand je rencontre des riches sympathiques, je me demande toujours par quel malheur sont-ils devenus riches?). Seule Margrit la grande soeur et son abruti de procureur de mari supportent encore le pouvoir en place.

Promenades à cheval et flâneries dans la campagne, malgré la guerre la vie semble douce. En juin, la conjuration contre Hitler est en place et Martin, pressé par son comploteur de colonel doit prendre une décision, on connait la suite...

Graphiquement, le dessin de Beuriot est arrivé à un très haut niveau de perfection: les traits, mimiques, sourires ou rictus des visages des personnages sont d'une expressivité rarement rencontrée en BD. Les décors de la campagne prussienne ou ceux, architecturaux, du centre de Berlin, mais aussi les intérieurs typiquement allemands, sont d'une beauté et d'une précision à couper le souffle.

Les couleurs de Dominique Osuch sont magnifiques, on trouverait presque le feldgrau joli!

Le scénario et les dialogues de Richelle sont d'une limpidité lumineuse, l'humanité, les contradictions et la complexité des différents personnages sont rendus avec une évidence presque miraculeuse.

A ce niveau de qualité, ni la littérature classique, ni le cinéma ne peuvent approcher un tel degré de perfection. Hervé J.

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